Déclaration de la CGT à la Commission permanente de l’ARS Normandie du 28 Mai 2020

Publié le 17 juin. 2020
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Dès son discours du 12 mars 2020, le Président de la République a dit « la santé n’as pas de prix », il appelait à « inventer dans cette période de nouvelles solidarités », demandait de « travailler avec les partenaires ». Lorsque le Président avait besoin de la mobilisation des services publics, il a annoncé devoir « demain tirer des leçons du moment que nous traversons » et rappeler que « la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession… n’est pas un coût ou une charge mais un bien précieux, un atout indispensable quand le destin frappe… qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché...

Dès son discours du 12 mars 2020, le Président de la République a dit « la santé n’as pas de prix », il appelait à « inventer dans cette période de nouvelles solidarités », demandait de « travailler avec les partenaires ».

Lorsque le Président avait besoin de la mobilisation des services publics, il a annoncé devoir « demain tirer des leçons du moment que nous traversons » et rappeler que « la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession… n’est pas un coût ou une charge mais un bien précieux, un atout indispensable quand le destin frappe… qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché.

M. le Président aurait-il oublié que la CGT dénonce depuis des années une politique de santé désastreuse qui est reconduite gouvernement après gouvernement. Une politique qui ne tient aucun compte des besoins, ni des réflexions des professionnels. Une politique qui nous a et nous contraint encore aujourd’hui non pas à gérer l’épidémie comme il se devait et devrait mais à gérer la crise liée à la pénurie.

La gestion calamiteuse de la crise, résultat de choix politique insensés tournés vers le profit, et déterminée non pas par des arguments de santé publique mais par une pénurie de moyens a fait payer à la population un lourd tribut comme pour le corps soignant, l’ensemble des personnels hospitaliers ….

Le Gouvernement a failli, comme les ARS en territoire pour répondre aux enjeux de cette épidémie dans la protection de celles et ceux qui du fait de leur travail et engagement ont pris soin de la population. Les discours contradictoires sur le port du masque, la pénurie flagrante pour des établissements médico-sociaux tant et tant d’exemple y compris dans notre Région sur les difficultés rencontrées par bon nombre d’acteurs de la santé au-delà de l’Hôpital n’ont facilité le travail et la confiance de la population dans la gestion de la crise.

La démocratie sanitaire et sociale tant vantée lors de la construction du plan régional de santé a fait totalement défaut dans la période comme si celle-ci n’avait plus lieu d’être.

Se pose donc l’utilité de telles instances au moment où l’information devrait être partagé où les membres de la CRSA devraient être associés à la construction des solutions pouvant être apportées aux effets de la crise pour les plus fragiles notamment.

Le 25 mai dernier le 1er Ministre ouvrait le « Ségur de la Santé » dans un climat de défiance envers le gouvernement sur les promesses faites et non tenues.

Les annonces de revalorisation significative des salaires, un plan de relance de l’Hôpital, une concertation à mener jusqu’en juillet sur fond de mea-culpa ne doit pas masquer les fins de non-recevoir aux revendications exprimées depuis plus d’un an par le secteur hospitalier.

Ils exigent notamment des réponses immédiates et urgentes et la CGT attends donc de cette échéance que soit mis en place un véritable et sincère dialogue social prenant en compte les aspirations légitimes des salariés et leurs difficultés.

Comme beaucoup de professionnels nous voulons des gages et des preuves de la volonté du gouvernement de sortir d’une logique d’austérité et de marchandisation du secteur de la santé et du social et l’exigence que la priorité sera ainsi de mettre le développement du service public de santé et d’action sociale au centre des préoccupations.

Pour la CGT, cela passe par :

  • l’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits.
  • l’augmentation immédiate  de 300 euros des salaires des soignants.
  • l’abandon de la tarification à l’acte
  • l’abandon des plans régionaux de santé comme le PRS 2
  • une véritable prise en compte des besoins de la population sur l’ensemble du territoire avec des centres de santé de proximité prenant en compte les bassins de vie dans toute leur dimension sociale et environnementale.

La crise sanitaire nous a montré que rien ne pouvait être comme avant, la colère des personnels est grande, elles et ils ne se contenteront pas de mesurettes et de belles promesses sans lendemain.

L’ARS Normandie doit entendre les personnels de santé et leurs représentants syndicaux et garantir le respect du rôle qu’ils ont au travers des CHSCT notamment.

En cette période de crise, les dérives liberticides et autoritaires de certains Directeurs ne peuvent prendre place dans le dialogue social nécessaire pour prendre en compte les revendications, la protection des personnels hospitaliers.

Pour la CGT le MONDE D’AVANT doit abandonner ses projets.

Repère revendicatif