La Chapelle Darblay est un site industriel dont la matière première est issue des déchets de votre poubelle jaune et/ou bleue.
Sur place, nous fabriquions du papier journal 100% recyclé, qui était vendu en France bien sûr, mais aussi dans le monde entier !!! Jusqu’en 2015, 480 000 tonnes de papiers issus des collectes sélectives arrivaient des centres de tri et nous le transformions en 360 000 tonnes de papiers journal sur l’usine. La fermeture d’une des deux machines en 2015 a diminué notre capacité. Néanmoins 350 000 tonnes de vieux papiers étaient quand même encore transformées en 240 000 tonnes de papiers journal.
Le 10 septembre 2019 le groupe finlandais UPM, propriétaire du site, a annoncé sa décision de vendre, voire de fermer notre usine, dont l’activité est unique en France. Le 14 février 2020 a démarré le PSE en faveur de la fermeture du site. En Juin 2020 la CGT a réussi à obtenir la sauvegarde du site en état pendant un an.
Le temps passe et, à ce jour, plusieurs horizons pourraient s’ouvrir pour Chapelle.
Plusieurs projets alternatifs sont portés par les derniers représentants du personnel sur place avec la CGT : du papier pour ondulé (PPO), de la ouate d’isolation, de la pâte marchande recyclée et bien d’autres propositions complémentaires optimisant le foncier et favorisant un nouveau modèle d’écologie industriel territorial et les emplois .
La disparition de Chapelle Darblay aura de lourdes conséquences sur le bassin rouennais, la Normandie et bien au-delà. Bien entendu, avec le licenciement des 230 salariés, des centaines d’emplois induits, des milliers d’emplois impactés par cette catastrophe, et un retournement inédit dans le domaine des matières à recycler…la fin de Chapelle annonce des heures très sombres dans le domaine du recyclage en France.
A titre d’exemple, lors de l’initiative du CESER Normandie le 10 mars dernier, des Présidents de collectivité ont estimé un impact sur leurs budgets de gestion des déchets de 400 000 à 700 000 € Euros. En effet, le tri sélectif souffre déjà de la fermeture des frontières dans les pays qui prenaient les matières à recycler et de la crise « Covid ». La perte d’une industrie comme la nôtre serait « la goutte d’eau » qui entrainerait dans une chute sans précèdent l’organisation même du traitement des déchets et des débouchés au recyclage.
Hormis le fait que la France s’appauvrirait de la destruction de capacités de recyclage de proximité dans ses territoires, le risque déjà palpable sera de voir une hausse non maitrisée des taxes de traitement pour financer le transport de nos déchets à l’étranger, voir du coût de leur destruction.
Nos poubelles jaunes, bleues, sont de véritables ressources pour nos territoires, une richesse pour nos collectivités et doivent rester une matière à valoriser pour nos industries.